La France est entrée officiellement en récession le Mercredi 8 avril, suite aux conséquences économiques de la crise du coronavirus. Retour sur ce concept économique, et sur les causes de la récession liée au Coronavirus en France.
On parle de récession pour désigner un ralentissement économique au sein d’un pays. Concrètement, c’est lorsque le produit intérieur brut (PIB) du pays chute durant 2 trimestres consécutifs, la base de comparaison étant le même trimestres de l’année précédente. Pour rappel, le PIB est un indicateur qui mesure la richesse d’un pays, c’est-à-dire l’addition des valeurs ajoutées de tout ce qui a été produit dans le pays en une année. Pour obtenir le PIB français, l’Insee le calcule « en volume », c’est-à-dire en données corrigées de l’inflation.
Les formes de récession peuvent être multiples : alors que certaines se limitent à des secteurs spécifiques, d’autres impactent l’économie toute entière du pays. La plupart des économistes s’accordent sur le fait que les récessions font partie du cycle économique normal d’un pays, même si elles restent souvent imprévisibles. Plusieurs mesures permettent d’atténuer, voire de mettre fin à une récession ; par exemple les banques centrales peuvent abaisser leurs taux d’intérêt directeurs afin de favoriser le prêt au crédit des ménages, incitant ainsi la consommation.
Enfin, le terme de récession ne doit pas être confondu avec celui de dépression économique, qui désigne une chute de l’activité économique sur un ralentissement beaucoup plus profond et plus durable. La plus forte dépression qu’ait connu l’économie mondiale à ce jour remonte aux années 1930 à la suite du krach boursier américain (aussi appelée la “Grande Dépression”).
Mercredi 8 avril 2020, après seulement trois semaines de confinement, la Banque de France avait estimé que le produit intérieur brut français avait chuté de 6 % sur les trois premiers mois de l’année 2020. Étant donné que les trois derniers mois de 2019 avaient déjà vu le PIB reculer de 0,1%, on entrait donc officiellement en récession liée au Coronavirus en France. Bruno Le Maire a aussi estimé que cette récession serait la pire que la France et le monde occidental aient connus depuis 1945, notamment car il est d’ores et déjà clair que le deuxième trimestre 2020 sera également en forte contraction. Pour rappel, en 2009 la chute de croissance était de 2.9%, alors que pour le moment le gouvernement prévoit une baisse de 8% sur l’année.
Pourquoi une telle chute ? Sans même faire de prédiction sur le moyen et long terme de l’économie française, cette chute s’explique mathématiquement par l’impact du confinement actuelle. L’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) a en effet estimé que chaque mois de confinement faisait chuter le PIB annuel de 2.6% (soit une perte de 60 milliards d’euros). Le confinement impacte l’économie française sur plusieurs points qui expliquent la chute de PIB :
Au total, le premier ministre Edouard Philippe a avancé dimanche 19 avril les chiffres suivants : pendant la période de confinement, l’activité économique est réduite de 36 %, avec une diminution de l’activité de l’ordre de 43% dans l’industrie, de 88% pour le secteur du BTP, et une cessation quasi totale d’activité dans le secteur dit CHR (cafés, hôtels, restaurants).
Mais comment cette crise se comparera-t-elle aux deux plus grandes récessions, c’est-à-dire les grandes récessions de 1929 et 2008 ? Nous y répondons dans l’article suivant.
Publication originale de le 23 April 2020 mise à jour le 04 November 2021