La vente avec faculté de rachat, ou vente à réméré, est une stratégie immobilière méconnue mais efficace pour les propriétaires en quête urgente de liquidités tout en souhaitant conserver leurs biens. Ce mécanisme permet à des individus confrontés à des situations financières complexes, comme le surendettement ou la perte d'emploi, de vendre temporairement leur bien immobilier à un investisseur, avec l'option de le racheter sous un certain délai. Nous allons ici, explorer en détail le fonctionnement, les avantages, et les risques de la vente à réméré, tant pour le vendeur que pour l'acheteur, et illustre ces points à travers un cas pratique. Cette approche offre une solution pragmatique pour ceux qui sont pressés par le temps et limités dans leurs options de crédit, tout en présentant un investissement attrayant pour les acheteurs à la recherche de placements à moyen terme.
Certaines personnes possédant des actifs et un patrimoine immobilier, peuvent se retrouver pour différentes raisons face à un besoin urgent de liquidités. Elles peuvent par ailleurs faire face à des contraintes (interdit bancaire, procédure collective, perte d’emploi…) rendant cette quête difficile. De l’autre côté des investisseurs « longs en cash », sont toujours en quête de placements rentables avec un couple risque rendement optimisé. La vente avec faculté de rachat (ou « vente à réméré ») est un mécanisme relativement peu connu qui permet de monétiser un actif immobilier – même en restant occupant - et de trouver rapidement une solution de liquidité tout en assurant un rendement attractif aux investisseurs contrepartie. Retour sur le mécanisme, les avantages et les risques du réméré.
Il peut arriver au cours de la vie que l’on soit face à un besoin – parfois urgent - de liquidités. Selon la situation et le timing cela sera plus ou moins aisé. Les principales solutions sont alors de céder le bien, de « lever » une nouvelle dette (refinancement hypothécaire). Cependant que l’on choisisse la cession ou le refinancement, cela peut être chronophage et l’on dépend par ailleurs de tiers (acheteurs, banques) alors que l’on est pressé par le temps et pas dans une situation idéale de négociation.
En effet, il peut s’avérer que l’accès aux liquidités soit rendu compliqué par une situation personnelle problématique (perte d’emploi, surendettement) barrant momentanément l’accès au crédit classique. Par ailleurs le désir de conserver ses actifs à terme (pour raisons sentimentales et personnelles) ou du fait d’un contexte général complexe et un manque de temps pour s’organiser peuvent rendre problématique le scénario d’une cession.
Les situations peuvent cependant varier : besoin lié à un contexte difficile : perte d’emploi, surendettement, défaut sur un crédit et risque de saisie, ou bien plus positif : besoin de fonds pour réaliser rapidement un projet mais timing serré pour s’organiser dans les temps et/ou accès au crédit traditionnel limité.
En théorie les solutions plus ou moins classiques pour obtenir des liquidités sont multiples :
Dans ce cas la vente avec faculté de rachat peut offrir une autre solution permettant de résoudre ma situation.
La vente à réméré est une opération immobilière (et non un nouveau crédit) qui permet d’obtenir rapidement des liquidités.
La vente à réméré consiste ainsi pour le vendeur du bien immobilier à en céder la propriété à un tiers contre une somme d’argent, moyennant une possibilité de le racheter sur une durée déterminée, allant de six mois à cinq ans maximum (articles 1659 et suivants du Code civil).
Il s’agit donc d’un processus relativement encadré qui permet d’éviter d’avoir à céder un bien de manière définitive, d’être contraint à une vente par adjudication, et d’obtenir immédiatement une somme d’argent conséquente sans avoir à souscrire un emprunt.
Le principe s’articule autour de plusieurs points :
Cette méthode présente de nombreux avantages pour le vendeur en quête de liquidité :
Pour l’investisseur – que l’on soit un particulier un institutionnel – ce type d’investissement présente de nombreux avantage
Néanmoins il peut exister certains risques :
Monsieur X à un crédit dont il ne peut pas honorer les échéances. Il vient par ailleurs de perdre son emploi et est en instance de divorce avec un impact financier non négligeable. Il dispose par ailleurs d’un deuxième bien immobilier qu’il pourrait mettre en vente. Étant interdit bancaire, toute démarche de crédit est compliquée. Il souhaiterait également éviter la vente de sa résidence principale. Par ailleurs sa situation actuelle rendrait toute cession compliquée, celle-ci serait, au mieux, réalisée dans des conditions très défavorables.
Via la cession en réméré de sa résidence principale auprès de l’investisseur Y, Monsieur X a pu obtenir rapidement plusieurs centaines de milliers d’euros. Cela lui a permis de régler son divorce et par ailleurs de solder ses dettes en retard.
Libéré de ce poids il a rapidement retrouvé un emploi, cédé son deuxième bien, et par ailleurs il n’est plus inscrit au fichier des interdits bancaires de la Banque de France. Il a pu ainsi restructurer sa dette et exercer au bout de 15 mois sa faculté de rachat.
Certes l’opération a eu un coût mais Monsieur X n’a pas eu à céder son bien dans l’urgence et il a pu conserver sa résidence principale.
De son côté l’investisseur Y, a réalisé une opération qui lui a demandé peu de travail d’analyse. Il a obtenu une rémunération de l’ordre de 20% sur la durée pour un risque plutôt maîtrisé et les frais ont été supportés par le vendeur.
Finalement les étapes du processus ont été rapides et encadré
Certes le coût n’a pas été neutre (environ de 25% la somme perçue). Par ailleurs il s’agissait pour Monsieur X d’un pari sur l’avenir et sur sa capacité à rétablir sa situation. Néanmoins avec le recul Monsieur X se félicite d’avoir opté pour cette solution (avait-il vraiment le choix ?). Il a pu gagner un temps précieux, rétablir sa situation financière, réorganiser et monétiser sont patrimoine dans des conditions finalement plutôt intéressantes et pour un coût maîtrisé.
Publication originale de le 26 January 2024