Les études montrent que les français demeurent incertains quant à leur avenir financier. De fait, une grande majorité possèdent une épargne financière. Pourtant, en termes de comportements, une prudence excessive semble de mise, relevant une inadéquation entre leurs attentes de rendement et leur stratégie de placement. Entre quête de sens recherche de rendement, le crowdfunding pourrait fournir une partie de la solution.
C’est bien connu, les français sont plutôt conservateurs en matière de placement : restant avant tout de cigales prudentes. Une récente étude réalisée par AXA IM auprès d’un échantillon représentatif de Français, confirme cet état de fait. Un deuxième enseignement apparaît cependant : un décalage entre une certaine lucidité en termes d’enjeux long-terme et les actions concrètes :
Conscients de la nécessité de préparer l’avenir, les épargnants déclarent majoritairement espérer un rendement d’au moins 5% (voir même 10% chez la génération Y). Les plus aisés, étant plus réalistes, avec une espérance de 2% à 5%. Or une analyse rétrospective montre que sur 10 ans l’allocation moyenne choisie n’aurait permis d’obtenir qu’un rendement de 3,2%. Ils conservent ainsi une majorité de liquidité.
Parmi les raisons de ce déficit d’investissement, le manque de connaissance financière reste un des points clés.
Le zoom sur la composition de détention des actifs financiers qui vient d’être publié par l’INSEE relève d’ailleurs une prépondérance de la détention d’actifs immobiliers et de livret d’épargnes…
Alors que l’on arrive au 10ème anniversaire de la crise des subprimes, les français continuent à privilégier une épargne de circonstance de précaution au détriment d’une véritable optique d’investissement.
Selon l’étude de Pulse BlackRock, alors que les français restent les champions internationaux de l’épargne (taux de 15,5%), ils se détournent des actifs financiers. Ils ne sont que 4% par exemple à déclarer détenir des actions, taux de plus faible avec la Colombie. Ils présentent la plus forte aversion au risque. Le constat international est sans appel : la disproportion entre le fort niveau de détention d’épargne et une faible appétence pour l’investissement est criant.
On ne peut malgré tout dénier aux français une sorte de lucidité qui n’est pas sans faire échos à l’actualité des gilets jaunes…. Ainsi, selon la précédente version de l’étude Pulse BlackRock (datée de 2013), les préoccupations principales des français étaient, par ordre :
Que répondre à l’heure où la France à repris la « pole position » en termes de pression fiscale ?
Pourtant les épargnants, pour peu qu’ils disposent d’une certaine capacité d’épargne semblent:
Le crowdlending peut permettre de répondre à ces enjeux en offrant :
En offrant un placement en crédit professionnel amortissable, supposant des flux réguliers, le crowdlending peut-être également un outil complémentaire en termes de stratégie patrimoniale, permettant de lisser les cycles (notamment en période de hausse des taux). Nous avions évoqué ce point en début d’année (Dans quoi investir en 2018). Cela semble plus que jamais d’actualité.
Le crowdfunding peut également aider à palier un déficit d’éducation financière (comme la révélé une étude de l’OCDE auprès de 30 pays). Il pousse les personnes à privilégier les placements court-terme. La politique fiscale en place avec la « flat-tax » notamment (et la disparition des niches) offre par ailleurs un cadre plus favorable au développement de cette classe d’actifs. Espérons cependant qu’une véritable stabilité s’instaure en la matière. Ce qui semble loin d’être gagné…
Publication originale de le 06 December 2018 mise à jour le 18 October 2021