Covid-19 08 April 2020

Coronavirus : les Secteurs les Plus Impactés (1/2)

Coronavirus : les Secteurs les Plus Impactés (1/2)

Avec l’incertitude grandissante sur la fin du confinement et les dégâts sous-jacents sur l’économie réelle, les secteurs impactés par le coronavirus doivent continuer à implémenter des mesures d’urgence afin de surmonter le risque de liquidités imminent, ainsi que mettre en place des stratégies long-terme pour répondre aux changements post-coronavirus. Retour sur les trois secteurs les plus impactés par la crise du Coronavirus.


Les secteurs impactés par le coronavirus : Tourisme & Voyage

Parmi les secteurs impactés par le coronavirus figure le secteur hôtelier. Un retour à la normale du secteur hôtelier n’est pas prévu avant 2022, étant donné l’impact profond du confinement sur le court-terme ainsi que sur un probable changement de comportement sur le long-terme.

Face à la crise du coronavirus, les groupes hôteliers sont contraints de fermer partiellement leurs hôtels. Le groupe Accor a ainsi annoncé une fermeture des deux tiers de ses hôtels et la mise en chômage partiel de 75% de ses effectifs. Les indicateurs de recette unitaire par chambre disponible montrent également la gravité de l’impact du coronavirus sur ce secteur (chute moyenne de 75% à Paris dans le mois de mars). En parallèle, certains hôteliers mettent des lits à disposition pour accueillir personnel soignant et sans-abri, afin de contribuer à la lutte contre le virus.

Post-coronavirus, les personnes désireuses de partir en vacances après une longue période de confinement opteraient peut-être davantage pour des espaces plus tranquilles, loin de la foule et plutôt dans un environnement amical ou familial – c’est d’ailleurs l’hypothèse formulée pas Airbnb pour son pitch sur une levée de fonds de $1 Mds.

Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), une baisse globale du tourisme international peut être attendue à 20-30% par rapport à 2019, ce qui menace la reprise du secteur hôtelier après la crise. Par ailleurs, les entreprises tentant de réduire leurs coûts dans le court et moyen terme sont enclines à couper les budgets de voyages d’affaires et de conférences (notamment suite au changement du mode de travail lors du confinement), impactant davantage le secteur hôtelier sur le long terme.

Transport Aérien

Un point sur l’impact du coronavirus sur le transport aérien a été fait dans l’article concernant la logistique mondiale.
En lien avec la baisse évoquée du tourisme, et suite à la suppression de la majorité des vols, des offres de réservation flexible et de certains coûts fixes inévitables, les compagnies aériennes souffrent d’un risque de liquidité imminent, partiellement repoussé pour l’instant par les aides gouvernementales.

Mi-mars, l’Association du Transport Aérien International (IATA) a estimé un déclin des revenus du secteur passagers de $250 Mds, soit une baisse de 44% par rapport aux chiffres de 2019, en raison de la sévérité des restrictions de voyage et de la récession mondiale qui devrait s’ensuivre.

Par ailleurs, le transport aérien risque d’être profondément impacté par les changements structurels de la demande induit par de nouvelles tendances sur le long-terme : développement important du télétravail, rapatriement potentiel d’une partie de la production à proximité, attention renforcée au développement durable.

Après la sortie de crise, les types de produits et de services demandés seront probablement différents ; par conséquent, les compagnies aériennes doivent non seulement survivre à la crise actuelle mais également se préparer pour s’adapter à l’environnement post-crise, avec des défis futurs à relever tels que :

1. devenir de véritables acteurs pan-européens,
2. atteindre la taille critique sur le moyen-courrier,
3. adopter clairement un modèle « middle cost » sur le moyen-courrier.

De nombreuses petites compagnies ne pourront probablement pas survivre à la crise faute de liquidités ou d’un soutien public.

Les secteurs impactés par le coronavirus : Mode et Habillement

Fin février, le secteur de la mode et de l’habillement ressentait déjà l’impact du coronavirus, notamment avec le manque de touristes chinois. De plus, la fermeture des usines en Chine avait une répercussion sur l’approvisionnement des produits principalement produits dans ce pays, exerçant encore davantage de pression sur le secteur.

Un mois plus tard, une majorité de pays européens a mis en place un confinement strict obligeant tous magasins non-nécessaires à fermer, résultant en un impact énorme sur les commerces de prêt-à-porter et de beauté. De nombreuses enseignes souffrent de la crise actuelle et certaines sont sous procédure collective afin de stabiliser le bilan pour éviter une liquidation judiciaire (telles que la marque emblématique londonienne Cath Kidston, la marque de mode anglaise Laura Ashley, la chaine de grands magasins britannique Debenhams).

Lors d’une procédure collective, les créanciers ne peuvent pas engager de poursuites en justice ni procéder à des saisies, et la mise en place d’un plan de redressement doit être formulée afin de geler les dettes de la société et de permettre la continuité de l’activité. Si la crise continue, de plus en plus d’entreprises devront ouvrir ce type de procédure afin de poursuivre leur activité tout en travaillant sur un plan de redressement.

Bien d’autres secteurs soufrent de cette crise qui ne connait pas de précédent. Nous vous donnons rendez-vous dans un prochain article pour analyser l’impact du coronavirus sur les secteurs de l’industrie automobile, du marché du sport et de la restauration.

Publication originale de le 08 April 2020 mise à jour le 09 November 2021