Les SCPI sont un placement immobilier dit de "pierre-papier". Ces sociétés, qui investissent dans des actifs immobiliers, ont plutôt bien performé ces dernières décennies. Elles ont été portées par la très bonne tenue du marché immobilier dans son ensemble. Ainsi, selon l'IEIF, les SCPI ont servi un rendement de TRI de 6% sur 30 ans (1989-2019). Cela est plutôt intéressant étant donné qu'il s'agit d'actifs diversifiés — ce qui en diminue le risque par rapport à un investissement dans un seul bien — avec par ailleurs une délégation à une société de gestion (agréé par l'Autorité des Marchés Financiers) facilitant l'investissement. La performance d'une SCPI se compose des distributions annuelles — visées en premier lieu par les investisseurs à la recherche d'un rendement récurrent — et en second lieu, la plus-value à la cession des parts. Souvent, les classements annuels et les communications des gérants de SCPI ont eu tendance à mettre en avant le taux de distribution au détriment de la plus-value.
Cependant, à la différence des contrats "euros" de l'assurance-vie où la question du taux est centrale, il ne faut pas évacuer ici la notion de TRI et de plus-value. De fait, une certaine homogénéité dans la communication des SCPI (mode de calcul des taux de distribution, niveau de frais, présentation de la performance nette ou brute d'impôt, taux de TRI, niveau de diversification et orientation de gestion...) semblait plus que nécessaire : c'est en tout cas le sens des recommandations émises en 2022 par l'ASPIM (Association Française des Sociétés de Placement Immobilier).
Tout d'abord, retour sur les différents éléments qui composent le rendement d'une SCPI : celui-ci est perçu sous forme de dividendes et de plus-values éventuelles à la revente. La plus-value est calculée par la différence entre le prix d'achat de la part et le prix de rachat - de vente - net de frais de souscription, qui peuvent parfois représenter 10% du prix. Les gains sont assimilés à des revenus fonciers (barème progressif de l'IRPP) ou à des plus-values immobilières (assiette dégressive avec le temps, taux forfaitaire plus prélèvements sociaux). Les SCPI entrent dans l'assiette de l'IFI.
Le "taux de distribution" est l'élément le plus souvent mis en avant. Il reste cependant un indicateur incomplet du rendement offert par l’investissement dans une SCPI :
En moyenne, l'investisseur peut viser des distributions de dividende de l'ordre de 4% tout en ayant un TRI de 6% (hors fiscalité et effet de levier éventuel).
In fine, le rendement net pour l’investisseur est constitué de la combinaison entre le rendement issu des distributions et les gains liés à l’évolution de la valorisation de la part (de même que dans le cadre d’un investissement dans une action cotée en bourse, la performance sera générée par la combinaison des dividendes perçus et de l’évolution du cours de l’action).
À noter que dans les faits, les taux de rendement locatifs sur les actifs immobiliers ont eu tendance à chuter ces dernières années sous l’impact d’une forte revalorisation du prix des actifs qui ont progressé plus rapidement que les loyers. In fine, cela a été plutôt favorable aux investisseurs long terme qui ont vu leur capital revalorisé.
Le TRI (Taux de Rendement Interne) permet de mesurer et comparer le rendement réel des investissements en tenant compte de l’ensemble des flux (dividende, cession) et en le rapportant à la durée de détention.
Par ailleurs, la possibilité d’investir dans une SCPI à crédit peut considérablement augmenter le rendement final des montants investis en faisant jouer l’effet de levier, d’autant plus que le rendement des actifs financés est actuellement a priori supérieur au coût de la dette. Cela implique cependant que l’on puisse emprunter avec des garanties suffisantes. Cela est beaucoup moins courant pour les SCPI que pour un crédit immobilier classique et sera souvent réservé aux meilleurs profils. Par ailleurs, le recours à l’endettement augmente le niveau de risque pour l’investisseur.
Dans un souci de transparence et d’une plus grande exactitude dans la présentation des rendements des SCPI, l’ASPIM a établi de nouvelles recommandations de reporting à compter de 2022.
Jusqu’à présent, les SCPI communiquaient via le TDVM (Taux de Distribution sur Valeur de Marché), qui représentait le dividende versé sur la valeur de marché de la part (valeur moyenne de la part sur l’année) ainsi que sur le TRI.
Désormais, la communication des rendements évolue :
Le taux de distribution est défini de la manière suivante : dividende brut versé en année n - avant fiscalité - divisé par le prix de référence au 1er janvier. La définition du dividende brut permet de mettre fin aux disparités de communication (les SCPI européennes communiquaient en effet sur des dividendes nets de fiscalité étrangère). Par ailleurs, la référence au premier janvier évite les calculs fondés sur des prix moyens acquéreurs de l'année n (pour les SCPI à capital fixe, le dénominateur restera le prix de part acquéreur moyen de l'année n-1).
La recommandation est également d'intégrer d'autres éléments :
Outre la présentation du rendement global, la présentation du Taux de distribution (TD) au lieu du TDVM aura-t-elle un impact ? La société Rock-n-Data s'est penchée sur le problème :
En moyenne sur les périodes, il y a peu de variations au global entre les méthodes, mais année par année, le résultat obtenu peut être plus disparate en fonction de la conjoncture. Pour l'année 2021, le site myscpi.com a fait un récapitulatif de la différence entre le mode de calcul TDVM et TD, par type de SCPI.
Analyser le rendement d’une SCPI et s’intéresser à l’investissement dans cette classe d’actif implique de maîtriser certains termes. Voici tout d'abord quelques notions clés :
Il faut ainsi étudier l'historique de l'équipe de gestion, tout en gardant à l'esprit que les performances passées ne présagent pas des performances futures. Par ailleurs, s'intéresser plus en détails à la stratégie suivie permettra de desceller les raisons d'une éventuelle sur ou sous-performance et du potentiel à terme. Par exemple, une SCPI dont les actifs ont un faible taux de vacances locatives n'a-t-elle pas lésiné sur les travaux de rénovation et d'entretien à court terme ? La société de gestion aura ainsi évité d'immobiliser des locaux et d'engager des travaux, mais à moyen terme, cette stratégie risque d'augmenter la vacance locative et de déprécier la valeur du patrimoine.
Enfin, à la différence des contrats d'assurance-vie, la liquidité des SCPI n'est pas garantie à tout moment - système d'offre et de demande -. Privilégier les plus grandes capitalisations permettra a priori d'améliorer ce point. Passer par un contrat d'assurance-vie peut ainsi être une solution.
Toutes les SCPI ne présentent pas la même espérance de rendement. Il est possible de miser sur des SCPI plus ou moins diversifiées, sur des thématiques variées en fonction de son profil d'investisseur et de son aversion au risque. Entre différents types de SCPI plus ou moins spécialisées, les épargnants doivent arbitrer en fonction de leurs objectifs de placement : catégorie de SCPI, place dans le classement des SCPI, principales caractéristiques en termes de stratégie de gestion et de type d'actifs...
Ainsi, une SCPI positionnée sur des actifs "core+" soit des actifs dans des localisations "prime" avec des actifs "prêts à l'emploi" visera des TRI de 6% à 10% avec une stabilité patrimoniale à moyen et long terme. À l'inverse, des stratégies "value-add" voire "opportunistes" vont viser des zones plus émergentes, des opérations nécessitant un risque opérationnel (travaux, restructuration lourde) avec un pari sur l'avenir. Le TRI visé sera de 15% à 30%. Certains sites proposent ainsi une sélection de diverses SCPI en fonction de leurs caractéristiques.
Certains investisseurs pourront également vouloir privilégier des SCPI fiscales ou de "plus-value" avec par exemple l'acquisition d'actifs démembrés. Le taux de distribution sera alors nul, au profit d'une plus-value à la sortie, avec à la clé une optimisation fiscale, attractive pour les souscripteurs les plus imposés.
Au-delà de la performance historique, il ne faut pas perdre de vue les perspectives futures. En 2021 et 2022, malgré la Covid-19, les rendements se sont maintenus. Cependant, la crise de la Covid-19 et la conjoncture économique marquée le par retour de l'inflation ont impacté structurellement le marché. Ceci de manière sans doute différenciée entre les différentes zones géographiques (province vs. Paris, immeubles résidentiels vs. biens professionnels, bureaux et locaux commerciaux) ; la crise que nous traversons actuellement s'accompagnant par ailleurs de nouvelles habitudes et de nouveaux enjeux (co-working, e-commerce et livraison, contraintes énergétiques et nécessité de rénovations...).
Dans tous les cas, il reste conseillé de consacrer une part minoritaire de son patrimoine à chaque type d'actif, et de diversifier son portefeuille.
Les opérations de promotion immobilière nécessitent des besoins croissants en fonds propres du promoteur.
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*Avertissement : Les rendements proposés doivent toujours être évalués au regard des risques associés. Un investissement dans un projet de financement participatif comporte le risque de perte totale du capital investi et nécessite une immobilisation de votre épargne. Il n’est ni couvert par le système de garantie des dépôts (directive 2014/49/UE) ni par le système d’indemnisation des investisseurs (directive 97/9/CE).
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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