Alors que les Français constatent chaque jour avec amertume l'état de la croissance française et mondiale, la croissance des PME ne semble pas, elle, suivre la même tendance. Elle semble même décorrélée des indicateurs macro-économiques habituels. Nous avons tenté de comprendre pourquoi.
L’économie semble entrée dans une face de croissance faible, voire comme l’affirment certains de « stagnation séculaire ». Malgré les révolutions technologiques de ces dernières années (révolution numérique et internet, biotech…), celles-ci n’ont semble-t-il pas eu le même impact en termes de croissance que les précédentes grandes révolutions industrielles. Même la Chine, dont le formidable rattrapage a été portée par une urbanisation galopante et des investissements massifs, a atteint un palier.
Dans ce contexte, malgré une croissance proche de zéro, notamment en Europe, l’on a vu les principaux indices boursiers mondiaux jouer aux montagnes russes, à la hausse comme à la baisse, ces dernières années. La faute notamment à certains événements ou crises systémiques (Fukushima au Japon, crise des subprimes), à l’afflux de liquidité sur les marchés via les banques centrales et aux transferts de capitaux. Sur ce dernier point, notons que les capitaux voyagent en temps réel à la recherche des placements les plus attractifs, et qu'ils sont influencés par la volatilité des monnaies. Un flash-back sur le niveau de €/$ depuis le lancement de la monnaie européenne montre des bornes entre 0,85 et 1,60 ; ce qui est impressionnant pour des zones économiques de cette importance !
Heureusement, les PME, bien qu’impactées au niveau macro-économique (baisse des commandes publiques, positions de sous-traitants vis-à-vis de grands groupes, perte de compétitivité conjoncturelles sur certains marchés exports), voient leur croissance en premier lieu portée par :
OSEO s’était penché en 2009, via une étude instructive (Regards Sur les PME #17 « Freins à la croissance des PME à potentiel de développement »), sur cette problématique de croissance des PME, notamment celles « à potentiel » (celles-ci étant définies comme possédant un « avantage concurrentiel »)
Ce chemin semble surtout obéir dans un premier temps à la capacité du dirigeant à structurer son entreprise à tous les niveaux et à s’entourer des bons partenaires.
L’étude a ainsi pointé la nécessité pour les entreprises de passer avec succès par plusieurs phases pour atteindre un stade développement important et accéder au Graal du statut d’ETI en croissance, présente à l’export. Ce chemin semble surtout obéir dans un premier temps à la capacité du dirigeant à structurer son entreprise à tous les niveaux et à s’entourer des bons partenaires :
Les 6 phases du développement des entreprises
Un questionnaire plus précis, sur les freins au développement, a par ailleurs permis de mesurer les obstacles rencontrés. Sans surprise, toutes tailles confondues :
Freins au développement selon la taille
La conclusion semble être que les éléments macro-économiques paraissent somme toute être assez éloignés des préoccupations des dirigeants de PME. La capacité du chef d’entreprise à structurer son activité, y compris au jour le jour, semble clé.
Concernant l’aspect financier - cet éclairage date déjà de quelques années - certaines initiatives comme la loi LME se sont depuis attachées à rééquilibrer le rapport de forces sur les délais de paiement aux PME. Dans le même temps, les accords de Bâle 2 et Bâle 3 ont imposé des contraintes aux banques limitant l’accès au crédit. Dans ce contexte, le « crowdlending » (la forme crédit du crowdfunding) apparaît comme une opportunité de créer un flux de financement pérenne pour les PME, notamment pour celles qui, bien que profitable, ne disposent pas encore d’un accès direct ou facilement gérable à des ressources financières externes.
Source : Etude OSEO - Regards sur les PME n°17
Publication originale de le 15 July 2016 mise à jour le 18 November 2022