La crise financière de 2008 a modifié la place des banques dans le paysage financier et plus généralement dans l’économie. Les acteurs de la finance sont désormais soumis à des contraintes réglementaires de plus en plus strictes, que ce soit pour l’équilibre de leur bilan, mais également pour le respect des règles de conformité dans un environnement toujours plus mondialisé. Dans le même temps, la diffusion continue des technologies, les évolutions réglementaires ont permis l’émergence de société dites « fintechs » ), raccourci pour Financial Technologies » (dont WeShareBonds et l’un des représentants) qui amènent de nouvelles offres et de nouveaux domaines d’application. Les Fintechs françaises ont ainsi levé 354 millions d’euros au cours du premier semestre 2019 soit autant que pour l’année 2018. Est-ce l’heure du grand mariage entre les « anciens et les modernes » ?
Le paysage des fintechs offre un écosystème aux réalités multiples. Un mouvement global incluant évolution des usages et des réglementations, émergence de technologies et d’innovations portées par des acteurs traditionnels et des start-ups. Le cabinet PWC via son think-thank dédié ; a ainsi défini 4 types d’acteurs :
Les fintechs sont ainsi le résultat d’un triple mouvement : évolution réglementaire, technologique, et règne de la collecte de data. Le résultat, l’apparition de nouveaux usages, rendu possible et accompagnés d’une baisse des coûts et, bénéficiant de nouveaux cadres réglementaires.
Ces acteurs fintechs constituent des forces en mouvement : les acteurs de la finance traditionnelle font un usage de plus en plus intensif des technologies, dans le même temps des pure-players technologiques fournissent des services jusqu’ici offerts par les acteurs établis.
Une étude du cabinet PWC « How is Fintech Shaping Finanicial services » s’est intéressé à l’évolution des Fintech et l’impact sur « l’ancien monde » du point de vue des acteurs de la gestion.
Les conclusions clés de PWC :
Comme dans toute évolution majeure il y a toujours un temps de latence dans la réaction des acteurs traditionnels cependant les signes se multiplient.
Dans le domaine des émissions obligataires le « Mars Project » rassemblant un conglomérat de plusieurs banques américaines, a vu récemment le jour, destiné à contrer les nouvelles plateformes électroniques dans ce domaine des émissions obligataires (qui se faisaient jusqu’ici majoritairement au gré-à- gré via des moyens de communication traditionnels).
Autre exemple, Goldman Sachs a récemment annoncé un investissement de 25 millions d’euros dans la dernière levée de fonds de la fintech européenne Raisin qui fournit des offres innovantes d’épargne, en attendant un lancement aux États-Unis en 2020. Dans le même temps Orange Bank, HelloBank, N26, Boursorama (Soge), les néo-banques se livrent une concurrence acharnée pour s’adapter aux nouveaux usages et contrer les nouveaux acteurs.
Dans le domaine du crowdlending et du financement participatif, qui a sonné la fin du monopole bancaire, les acteurs traditionnels sont d’ores et déjà présents significativement dans le paysage, que ce soit via des opérations de M&A ou via le financement des fonds de crédit des plateformes.
Concernant l’assurance, assurtechs n’ont représenté que 13% des fonds levés par les fintechs (54% étant destinés au secteur paiement et financement) mais le secteur est « challengé ». Les objets connectés et le « data mining » permettent désormais d’individualiser les risques et remettent en cause le principe traditionnel de mutualisation et les tarifications qui vont avec. Dans le même temps les « smart contracts », rendus possibles par la blockchain, leur ouvrent de nouvelles opportunités de développement.
Publication originale de le 19 July 2019 mise à jour le 02 December 2021