Le cycle d'exploitation dans l'entreprise et sa correspondance comptable
Cycles d’exploitation, entreprise, et comptabilité
Le cycle de financement, le cycle d’investissement et le cycle d’exploitation sont les cycles financiers utilisés par l’analyse financière pour décrire et analyser le fonctionnement de l’entreprise. Le cycle d’exploitation concerne toutes les étapes de l’activité de l’entreprise (achat, vente, paiement). Il permet de mesurer la création de richesse, mesuré par l’excédent brut d’exploitation (EBE) et va nécessiter généralement un financement se traduisant par le besoin en fonds de roulement (BFR). Il s’agit d’un cycle court en termes d’analyse financière. L’ensemble des éléments du cycle d’exploitation sont comptabilisés via des normes comptables établies. Les périodes comptables s’appellent des « exercices comptables », généralement d’une durée d’un an, qui courent entre deux dates de clôture (généralement du 1er janvier au 31 décembre, mais cela peut également couvrir d’autres périodes : par exemple : 1er octobre au 30 septembre).
Les éléments représentant les mouvements qui se rapportent à un seul exercice, c’est-à-dire qui se déroulent au cours d’un exercice, sont comptabilisés dans le « compte de résultat »: on y inscrit principalement des produits et des charges.
Les éléments représentant le patrimoine de l’entreprise et les mouvements qui couvrent plus d’un exercice sont comptabilisés au bilan. Il y a principalement des « actifs » (les emplois, ou acquisition de l’entreprise) et des « passifs » (les ressources de l’entreprise).
Il existe une correspondance entre le compte de résultat et le bilan Par exemple :
- Si une entreprise paie des salariés, elle inscrit cette dépense dans ses postes de charge du compte de résultat
- Si une entreprise achète des marchandises, elle inscrit cette dépense au compte de résultat. L’augmentation des stocks éventuels est également inscrite au compte de résultat. Le montant de la valeur de ces stocks, toutefois, est inscrit au bilan.
- Si une entreprise achète une machine destinée à être utilisée sur plusieurs années, la valeur de cette acquisition sera inscrite au bilan (et le montant payé déduit de la trésorerie). Cependant, la charge liée à cette acquisition sera répartie sur plusieurs exercices suivant une écriture annuelle « d’amortissement » dans le compte de résultat qui viendra également réduire la valeur inscrite au bilan.
- Si une entreprise réalise une campagne marketing, elle pourra inscrire celle-ci en charge dans son compte de résultat, ou bien considérer que la campagne aura un effet sur 2 ans et l’inscrire au bilan, puis l’amortir sur 2 ans.
Parfois, des opérations auront un traitement spécifique : par exemple, dans le cadre d’un abonnement qui est facturé par une entreprise au jour de la souscription. Afin d’exprimer le fait qu’une partie de la prestation sera réalisée sur une période postérieure à l’exercice comptable actuel, cette partie sera comptabilisée en « produit constaté d’avance »(PCA).
Comptabilité et « cash »
La prise en compte des éléments du compte de résultat (perte ou profit de l’année) et des postes du bilan doit être cohérente avec les mouvements relevés dans le « cash net » de l’entreprise. En ce sens, l’on dit que « le cash ne ment pas » : les différents flux d’exploitation et les flux d’investissement ainsi que les flux de financement (emprunt, capital), s’ils ont été correctement comptabilisés, doivent permettre de retracer l’évolution de la position nette de cash en début et en fin de période. Si ce n’est pas le cas, il y a eu erreur ou fraude.
Les flux de trésorerie ne correspondent pas totalement directement au flux d’exploitation. Ainsi :
- Une entreprise qui réalise des profits et connait une forte croissance, mais fait crédit à ses clients tout en payant ses fournisseurs comptant verra sa position de trésorerie se détériorer pendant la phase de croissance malgré des profits comptables. On dit qu’elle à un BFR (besoin en fonds de roulement) positif. Dans ce cas, du fait du dynamisme de l’activité, le stock d’argent (les créances) dû par les clients à chaque instant augmente plus vite que les profits - par conséquent, sa trésorerie diminue. Ces créances constituent toutefois un actif ou une richesse de l’entreprise qui peut éventuellement être monétisée auprès d’un tiers.
- Inversement, une entreprise qui investit peu, mais n’a pas de financements en place (bancaires par exemple), pourra connaitre des problèmes de trésorerie. Une entreprise qui, par contre, investit beaucoup et a obtenu des lignes de financement à long terme, pourra mener ses acquisitions sans problème.
Au total, la combinaison des cycles d’exploitation, d’investissement et de financement permet de déterminer le cash-flow et l’évolution de la trésorerie.
Exemples d’analyse de cycle d’exploitation
Dans le cadre d’une activité d’exploitation, l’on relèvera par exemple les étapes suivantes :
Cycle d’exploitation industriel :
Cycle d’exploitation commercial :
Cycle d’exploitation dans les services :
Suivi de l’activité et ratios
Afin de gérer au mieux l’activité au quotidien, on s’intéresse à la notion de BFR (Besoin en Fond de Roulement)
Pour un niveau de chiffre d’affaires donnée (par exemple 1 an de CA) on déterminera :
- Les montants des Stock : combien faut-il mobiliser pour les constituer ? (exemple : 3 mois de CA en permanence).
- Les Créances : combien de créances facturées sont en permanence non payées ? (exemples : 2 mois de facturations)
- Les Dettes fournisseurs : combien de dettes fournisseurs sont en permanence en attente de paiement ? (exemple : équivalent de 30 jours de CA)
En fonction du taux de rotation des stocks et des conditions commerciales (clients, fournisseurs), on pourra déterminer les besoins prévisionnels de trésorerie (en tenant compte éventuellement d’éléments de saisonnalité)