Que signifie changer son business modèle
Le « business model » doit intégrer les fondamentaux de l’environnement
Le chef d’entreprise qui aura choisi une approche (ou un business model) pour positionner son entreprise devra suivre des facteurs clés de succès (FCS) qui lui permettront de prospérer. Par exemple, dans un business de distribution à faible marge, il faudrait avoir un catalogue exhaustif avec un fort volume pour pouvoir attirer un maximum de clients et profiter de conditions d’achat avantageuses.
Il suivra des KPIs (Key Performance Indicators) ou indicateurs clés de performance qui lui permettront de piloter et suivre la santé de son activité : par exemple, pour un commerçant internet, le nombre de commandes, , le panier moyen et le taux de marge brute, le coût d’acquisition, le nombre de clients et le taux de réachat, sont des indicateurs essentiels à suivre.
Ainsi, s’il s’avère qu’il est difficile de rester profitable du fait, par exemple, de l’évolution structurelle du marché, ou bien de l’environnement concurrentiel, le dirigeant pourra choisir de changer drastiquement son approche (« son business model »).
Plusieurs éléments peuvent influencer cette décision, notamment :
- Evolution des coûts : hausse du prix de matières premières, des salaires, etc.
- Evolution réglementaire : introduction de nouvelles normes, réglementations ou lois
- Evolution démographique : vieillissement de la population, accroissement de la population, etc.
- Evolution technologiques : disponibilité du haut débit internet, etc.
- Evolution sociologiques : nouvelles habitudes de consommation, apparition de nouvelles exigences (produits « bio », environnement « socialement responsable »…), etc.
- Evolution concurrentielle : apparition de concurrents qui saturent le positionnement adopté.
Exemples d’évolution de business model
Création d’une place de marché
Amazon, qui était au départ une sorte de « super libraire » vendant des produits qu’il achetait et stockait dans ses entrepôts, a également évolué vers la vente de biens produits par lui-même, puis la commercialisation de bien immatériels (livre numérique). Il a également décidé de profiter de son audience afin d’investir de nouveaux secteurs (cosmétique, textile, jouet, alimentation…) notamment en se positionnant comme un intermédiaire sur des ventes générant par des tiers via sa place de marché (« marketplace »). Aujourd’hui, Amazon est principalement une entreprise de services mettant à disposition, via par exemple d’Amazon Web Services, de son savoir-faire logistique et web, ainsi que sa force marketing en échange d’une commission sur leurs ventes.
Passage au gratuit
Dans le modèle des médias et de la presse écrite, l’apparition d’internet et des nouvelles habitudes de consommation a conduit certains acteurs à muter vers d’un positionnement de contenu payant, d’autres à un modèle gratuit pour augmenter l’audience et se financer par la publicité. Dans le domaine de la publicité, les médias ont également été amenés à intégrer l’aspect « digital » via du contenu ciblé pour le compte de la communication des marques au-delà de simples opérations de publicité.
Adopter le low-cost
Dans le business des transports, certains opérateurs ont choisi d’évoluer vers un modèle low-cost afin de capter des parts de marché ou de susciter une nouvelle demande. Ce modèle a permis d’augmenter l’offre et la demande potentielle. Pour réussir, ces opérateurs misent sur plusieurs facteurs : une optimisation des coûts de fonctionnement (maintenance du parc, coûts de personnel), une maximisation du taux de remplissage, et des destinations adaptées (aéroports secondaires, participation des collectivités locales à la promotion de l’offre). Par exemple, un précurseur dans le domaine des compagnies aériennes low cost a été Southwest Airlines : afin de proposer des prix dérisoires, la compagnie a choisi d’utiliser une flotte de modèle unique, des avions équipés seulement du strict nécessaire, des services à bord payants, la non-gratuité des bagages en soute, un SAV exclusivement en ligne et une vente de billets directement au client, sans passer par une agence de voyages et surtout , elle choisit d’emprunter des routes de vol non principales reliant des aéroports secondaires (par opposition aux grands « hubs » par lesquelles transitent les compagnies traditionnelles),
Repositionnement de l’offre vers le haut de gamme
Afin de se démarquer ou de profiter de segments inexploités, certains acteurs ont choisi de se repositionner sur des créneaux plus haut de gamme. Ainsi le groupe Printemps a repositionné son offre sur le segment du luxe, à destination d’une population touristique internationale à fort pouvoir d’achat. De même, le Club Med, tout en restant fidèle à sa promesse de proposer des villages de vacances dans des destinations multiples, a fait évoluer son offre pour se démarquer des concurrents, qui avaient copié son créneau. Le groupe s’est réorienté vers une offre plus haut de gamme, internationale, à destination d’une clientèle CSP+.