Qu'est-ce qu'un Business model ?
Définition
Le business-model d’une entreprise est la description de la manière par laquelle celle-ci va générer des revenus et de la valeur ajoutée. Il peut s’appliquer à un projet en particulier ou bien à l’activité globale de l’entreprise.
Il existe différents types de business-model qui ont chacun leurs contraintes et demandent des moyens financiers plus ou moins importants.
Le modèle classique, le plus ancien, est sans doute celui qui consiste à produire des biens et des services pour les revendre. Un autre, également ancestral, est celui du commerce (achat/vente), consistant à être un intermédiaire ou distributeur. D’autres dérivés sont depuis apparus : les modèles par abonnement, les modèles gratuits financés par la publicité, les modèles basés sur une commission.
A partir du business-model vont découler des modalités de mise en œuvre qui seront décrites dans un business-plan, et par ailleurs amèneront à choisir un positionnement.
Quelques exemples et typologies
Selon le business-model, les besoins financiers et les ressources nécessaires seront plus ou moins importants. Ils nécessiteront un volume d’activité plus ou moins conséquent pour être viable. Enfin, le profil d’atteinte de profitabilité et la sensibilité à une variation de l’activité (et donc le risque) peut-être différent selon le modèle économique choisi.
Modèles à coût fixe
Ces modèles impliquent une base de coûts fixes au-delà ou au-dessous de laquelle le profit marginal (ou la perte) sont élevés. Par exemple : un organisateur de spectacles qui rémunère sa troupe d’artiste et loue une salle, ou bien un hôtel, augmentera marginalement leurs gains avec tout chiffre d’affaires supplémentaire. Un autre exemple serait une Entreprise de Services Numériques, dont les consultants rapporteraient un profit à partir du seuil où les missions facturées couvrent leur salaire fixe. Dans ces cas, l’atteinte du point mort (c’est-à-dire le niveau de vente qui permet de couvrir les coûts fixes) et les variations de chiffre d’affaires sont primordiales. A l’inverse, une activité de négoce aura des coûts variables alignés sur son activité.
« Capital intensive » :
Les modèles à forte intensité capitalistique, se diront d’une activité qui nécessite de forts investissements corporels et souvent récurrents pour se développer (par exemple dans l’industrie où il faudra régulièrement investir en R&D et en machines). Dans ces cas, indépendamment du succès commercial et des profits, il faudra prévoir des moyens financiers importants pour maintenir l’outil de production.
« Fabless » :
A l’inverse, Fabless désigne un modèle où l’entreprise se concentre sur la conception des produits et le marketing. Dans ce modèle « zéro usine », la production est confiée à des sous-traitants. Cela permet éventuellement de faire face à une évolution ou une variation forte de la demande, sans avoir à gérer les problèmes de capacité. La contrainte est de pouvoir s’assurer du contrôle de la qualité, du maintien d’une marge suffisante, et de la sécurisation des approvisionnements via des partenariats solides. Une variante est le modèle d’outsourcing qui consiste à déléguer les fonctions annexes à des prestataires pour se concentrer sur son cœur de métier. A l’autre bout du spectre, on trouvera donc des activités reposant sur une relation de fournisseur avec un donneur d’ordre : c’est le modèle de « sous-traitant ».
Licence/Franchise
Pour se développer, une entreprise peut choisir de s’appuyer sur des partenaires. Le « franchiseur » (de l’anglais « franchisor »), va louer sa marque, son idée, son savoir-faire, son équipement, ou tout autre chose qui définit le succès de son entreprise à des « franchisés », qui vont lui verser des droits d’entrée et des royalties sur le chiffre d’affaires généré. Par exemple, les franchisés de McDonald’s utilisent les recettes, le savoir-faire, les couleurs, le logo et partagent même les mêmes fournisseurs que leur franchiseur. En échange, la maison mère McDonald’s perçoit une rémunération. Cette stratégie a permis à la chaîne de restauration rapide d’augmenter très rapidement son nombre de restaurants et son étendue géographique.
Modèle intégré
Consiste à assumer l’ensemble de la chaîne de valeur depuis la conception, la production jusqu’à la distribution. L’un des premiers à avoir appliqué cela était Félix Potin, qui distribuait via son catalogue et ses propres magasins des produits qui étaient manufacturés dans ses propres usines. Ce modèle permet de garder l’intégralité de la marge à chaque étape, mais suppose une stratégie de volume afin d’avoir une taille critique permettant de produire au meilleur coût. Un exemple à succès est la marque de prêt-à-porter Zara, qui fait elle-même les études de marché, le design de ses vêtements et leur conception, ce qui lui procure un contrôle sur leur qualité, son image et surtout une réactivité impressionnante aux tendances de marché.
Modèle à BFR positif/négatif
A profit comparable, certains business auront besoin d’apports récurrents de trésorerie extérieure du fait de décalages structurels entre leurs encaissements et leurs décaissements. Par exemple, dans l’industrie du prêt-à-porter, les marques doivent préfinancer leurs achats et par ailleurs attendre plusieurs mois pour être payé par les distributeurs finaux. C’est aussi le cas des activités saisonnières qui sont soumises à des pics et des creux de trésorerie qui nécessitent de mettre en place de financements adaptés. A l’inverse, un supermarché - qui réalise de faibles marges mais dont le fonctionnement est structurellement générateur de cash– profitera du fait qu’il est payé comptant par ses clients mais paye, de son côté, ses fournisseurs à crédit. Plus le pouvoir de négociation du supermarché par rapport à ses fournisseurs sera élevé, plus le décalage de paiement fournisseur/client sera générateur de cash pour l’entreprise.
Abonnement / Récurrent
La société génère son chiffre d’affaires de manière récurrente auprès de sa base d’abonnés. L’accent devra être alors mis sur le coût d’acquisition d’un nouveau client et sa fidélisation. C’est le cas par exemple des fournisseurs informatiques en mode SaaS. De même, les fournisseurs d’imprimante (ou de café Nespresso) ne font pas forcément de profit lors de la vente initiale mais se rémunèrent sur les achats récurrents de consommables liés (capsules, cartouches). Certaines activités auprès d’une cible BtoB des sociétés disposent également d’une forte base récurrente (besoins réguliers, contrats de maintenance, etc.).
Modèle d’intermédiation
Consiste à prendre une commission sur des transactions. Les frais fixes de fonctionnement sont souvent réduits avec des barrières à l’entrée potentiellement faibles. L’un des avantages et l’absence de stock à financer (et le report des risques d’invendus sur les fournisseurs). Certaines offres d’intermédiation peuvent cibler des créneaux spécifiques, par exemple la commercialisation d’invendus : c’est le cas de certains sites internet de vente privée, ou de « last minute ».
Online/Retail
Les modèles « online » fondent leur distribution sur internet et fonctionnement souvent à partir d’une base logistique unique sans point de vente. Les modèles « retail » reposent sur la constitution d’un réseau de magasins et de points de ventes, dont le rythme d’implantation conditionne en grande partie la hausse de l’activité.
Low-cost
Il s’agit d’un modèle de distribution et d’organisation spécifique qui consiste à minimiser les coûts de fonctionnement et d’approvisionnement grâce à une uniformisation de l’offre et à des volumes élevés. Cela permet de rendre l’offre accessible et d’augmenter les volumes en proposant une prestation ciblée mais avec un rapport qualité/prix plutôt favorable. C’est le cas des compagnies aérienne low-cost, ou bien des magasins Ikea (qui baissent également les coûts en proposant le self-service). Le géant de la Grande Distribution Walmart, lui, est capable de proposer les meilleurs prix en travaillant étroitement avec ces fournisseurs : directement en relation avec eux, il se passe d’intermédiaires et négocie les meilleurs prix avec ses fournisseurs.
Gratuit
Ce modèle apparu récemment consiste à proposer une prestation gratuite qui est financée par la publicité. Le but étant de maximiser ainsi l’accès à l’offre et l’audience. Ce modèle a connu des succès mitigés dans l’industrie de la presse. La critique pourrait être que ce qui n’est pas payé n’a pas de valeur pour le client. Une variante est le modèle «fremium » qui consiste à donner un accès gratuit à certaines prestations de base afin d’attirer un maximum d’utilisateur puis de faire payer des fonctionnalités avancées (par exemple dans le domaine des logiciels).
BtoB/BtoC
L’entreprise peut s’adresser à une cible d’entreprise, dans ce cas le modèle est dit BtoB. La relation est a priori de plus longue durée et plus récurrente avec un nombre d’acteurs limité. Le BtoC s’adresse à une cible de particuliers. Cela implique une audience large, et des investissements marketing très importants et problématique accrue de fidélisation.